age | 33 ans date et lieu de naissance | 01/08/1978 à Devinston townstatut social | célibataire métier/études | ex paracommando reconverti en pompier

a) Avez vous vécu l'expulsion, oui? Que s'est il passé pour vous? / (pour ceux qui ne l'ont pas vécue) Avez vu entendu parlé de ce qui s'est passé il y a dix ans à Devinston?
Comme la majorité des habitants de la ville, j'ai malheureusement vécu l'expulsion. Je revenais tout juste d'une mission au Congo, crevé jusqu'à la moelle par toute cette frénésie que je venais de quitter pour rejoindre le petit confort de l'appartement que je louais au coeur de Devinston town. A peine avais-je déposé mes bagages qu'on criait dans tous les quartiers "tsunami machin raouette". Bref, c'était l'alerte générale. Certes, il fallait s'y attendre, mais insouciant de nature, j'avais toujours pensé vivre peinard au bord de la plage, sans mesurer les risques qui existaient lorsqu'on vivait en Caroline du Sud, à proximité de l'océan. Putain de plaques tectoniques! Sur le coup, je m'étais dit que c'était la fin du monde, ou presque. Je peux avoir une très grande imagination parfois, c'était hallucinant. La première réaction que j'avais eu lorsque j'eus vent de cette nouvelle était de rejoindre la villa où résidaient ma mère et ma soeur. Tandis qu'elles avaient déposé bagages chez ma tante, j'en avais profité pour repartir en mission, afin de me changer les idées. A l'époque, il m'avait fallu du temps pour digérer la situation délicate dans laquelle nous étions tous plongés. Je me suis dégotté un appartement non loin de la Caroline du Sud, peu friand de jouer les nomades à travers tout le continent.

b) Qu'est ce qui vous a poussé à (re)venir à Devinston town?

Devinston town a été le berceau de mon enfance. J'y ai fait les 400 coups avec Pollux, mon petit voisin de cette époque juvénile. Investigateur des plans foireux, je n'avais pas la plus brillante des réputations, et les adultes ne cessaient d'importuner ma mère sous prétexte que j'avais dépassé les bornes, ce qui n'était pas foncièrement faux. Je me souviens du jour où j'ai mis un pétard dans la boîte aux lettres de ce pauvre Barney, celui-ci a manqué de faire un infarctus tant par la surprise que par la peur. J'étais un sacré filou! On me surnommait "la petite terreur de Devinston". Sérieux, cet endroit est source d'inspiration et de nostalgie pour moi, et le simple fait de pouvoir y retourner me comble de joie. Je sais que je ne serais pas le seul, et je me tarde de revoir certaines têtes que j'avais perdues de vue.

c) Que pensez vous de la ville à présent?

A vrai dire, j'ai été plutôt surpris de constater que Devinston n'avait pas vraiment changé suite aux affres du temps. A part quelques rénovations rurales, elle était presque comme dans mes souvenirs. Pourtant, il y a des détails que je n'avais jamais remarqué jadis, des détails qui embellissent cette ville désuète pour certains nostalgiques. Et puis, sur le plan psychique, je pense que l'idée de pouvoir à nouveau vivre dans ma ville natale lui rend un aspect plus accueillant, plus chaleureux. Je m'étais amusé à comparer certains bâtiments à leur époque d'antan, jouant les maniaques sur certains aspects que je n'aurais jamais abordés s'il n'y avait pas eu ce tsunami. Pour être réaliste, cette ville n'a en soi rien d'exceptionnel par rapport à une autre, elle est juste gorgée de souvenirs dont on ne peut se détacher. Ces souvenirs qui la rendent si attractive et qui font d'elle une réelle source de curiosité pour les plus ignares.

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