age | 28 ans. date et lieu de naissance | 04 juillet 1983 à Balta (Ukraine). statut social | veuve. métier | gérante d'un restaurant.

a) Avez-vous entendu parler de ce qui s'est passé il y a dix ans à Devinston Town ? En effet, j'ai entendu parler de l'expulsion d'il y a dix ans causée par une menace de tsunami. Même si j'ai grandi à Devinston Town, je n'y vivais pas à cette époque-là. Et oui, j'avais dix-sept ans et ayant sauté une classe, j'étais l'université de Stanford pour ma première année. Même si je ne l'ai pas vécue directement, ce sont mes parents qui l'ont vécu donc j'ai été tenue au courant de toute l'histoire. J'ai du convaincre mes parents d'écouter l’État et de quitter leur maison. Devinston, c'était toute leur vie mais ce n'est pas une raison pour refuser de se mettre à l'abri.

b) Qu'est-ce qui vous a poussé à revenir à Devinston Town ? Devinston est la ville dans laquelle j'ai grandi. J'ai beau avoir vu le jour en Ukraine et avoir poursuivi mes études en Californie, la Caroline du Nord et plus particulièrement Devinston sont toujours restées dans mon cœur. De plus, ironie du sort : mes parents ont eu un accident de bateau au cours duquel ils ont perdu la vie il y a deux ans. Il avait toujours nourri le souhait de retourner un jour à "la maison". C'est aussi une certaine façon pour moi de leur rendre hommage en revenant ici. De plus, ayant perdu mon mari, plus rien ne me retenait vraiment à Palo Alto.

c) Que pensez vous de la ville à présent ? La ville a pas mal changé. Il faut dire que l'on a du repartir de presque rien puisque le tsunami a ravagé pas mal de demeures. D'ailleurs, la maison familiale n'a pas été épargnée mais grâce aux assurances, j'ai pu rentrer dans mes frais. De plus, mes parents ayant amassé une certaine fortune, j'ai pu remettre sur pied le restaurant de la ville pour mon plus grand plaisir. Ce qui me fait bizarre, c'est que j'ai l'impression de ne connaître plus personne ici. Beaucoup de gens sont partis comme mes parents et tous ne reviennent malheureusement pas. J'aimerais bien savoir ce que certains de mes amis d'enfance sont devenus.

prénom | Cassandra. pseudo | Choupi. age | 19. smiley préféré | des épinards ça te dit ? | J'adore ça mais pas à cette heure-ci quoi. comment as tu trouvé le forum | Merci Bazzart. commentaires/autres | J'ai terriblement hâte de jouer avec vous. Première fois que je joue Rachel, hiiiiiiiiiiiiii haaaaaaaaaaaa.

« Putain, elle nous fait chier avant d'être née. » Vous l'aurez compris, ma mère était du genre très aimable. Elle avait fait plusieurs fois honte à mon père. Les gens qui nous entouraient avaient bien du mal à comprendre comment un homme aussi élégant, raffiné et soigneux pouvait fréquenter une femme pareille. Mais il fallait être réaliste : mes parents n'avaient fait un enfant que dans l'unique but de consolider leur couple. Ni l'un ni l'autre n'avait encore des sentiments. Ils étaient devenus bien trop différents. Papa s'était relativement bien intégré à ce monde huppé et friqué mais Maman ne trouverait jamais sa place ici. « Tu n'as pas honte de parler d'elle ainsi ? Il s'agit de ta fille tout de même. » « Tu parles, je n'ai fait un enfant que pour te garder sinon tu sais parfaitement que je n'en voulais pas, moi. » Et les voilà partis dans une énième dispute. A croire qu'ils n'étaient bons que pour cela tous les deux. Après cinq heures de travail en salle d'accouchement, je vis enfin le jour. « Que penserais-tu du prénom Evanora, Liz ? » Elle soupira bruyamment, montrant son désintérêt total. « Donne-lui le prénom que tu veux, cela m'est strictement égal. » Mon père ne manqua pas de soupirer avant de me prendre dans ses bras. Du haut de mes quelques minutes, j'étais incapable de comprendre ce que l'un ou l'autre disait et il faut croire que c'était préférable. Terriblement affaiblie par l'accouchement, ma mère resta plusieurs jours à la maternité. Une fois sortie, elle eut une discussion assez particulière avec mon père. « Écoute, Kaïn, je pense qu'on ne peut pas la garder. Tu as perdu ton emploi il y a peu, je ne travaille pas non plus. On a déjà du mal à s'en sortir à deux, je ne vois pas comment on ferait avec une bouche de plus à nourrir. » Mon père la dévisagea, elle ne pouvait pas avoir dit une chose pareille. Il ne voulait pas y croire. « C'est étrange mais j'ai l'impression que tu as prévu ton coup dès le départ. Tu as mené ta grossesse à terme pour quoi alors ? Pour donner naissance à un enfant que tu vas finalement abandonner ? Franchement, Lizbeth, je ne sais pas comment tu fais pour te regarder dans une glace chaque matin. » Le souci, c'était qu'elle avait raison. Ils ne vivaient pas dans un environnement sain pour un nourrisson. C'est pour cela que quelques jours plus tard, je fus apportée dans un orphelinat. C'était ma mère qui avait eu le courage de le faire en me déposant devant la porte d'entrée de l'établissement. Elle n'avait versé aucune larme alors que mon père mit beaucoup de temps à s'en remettre. Le fait est que ma mère n'avait jamais voulu de moi, elle avait simplement pensé que ce pourrait être une solution pour garder mon père auprès d'elle. Je sais cela aujourd'hui parce que j'ai pu rencontrer des gens qui les connaissaient. Ces personnes m'ont aussi apprises que mon père avait fichu le camp un peu plus tard, ne supportant plus de voir son épouse alors qu'elle avait abandonné leur enfant.

A l'âge de trois ans, j'ai été adopté par un couple d'américains, les Adams. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi ils avaient parcouru autant de kilomètres afin de venir me chercher alors qu'il y avait des enfants à adopter près de chez eux. Je me souviens que mes parents adoptifs m'aient dit qu'ils avaient fait ce choix car les enfants dans les orphelinats américains étaient mieux traités et nourris que ceux logeant dans les pays slaves par exemple. Je n'en doutais pas mais il faut dire que je suis incapable de me souvenir comment était l'orphelinat. A l'âge de seize ans, ils m'ont tout expliqué. Du moins, le peu qu'ils savaient sur mes parents. Ils avaient essayé de se renseigner de leurs côtés afin de pouvoir me répondre quand je poserais des questions mais ils n'étaient parvenus à recueillir que très peu d'informations. Je m'en contentais, c'était déjà mieux que rien. Puis, vint le jour où je dus déménager à Palo Alto pour mes études. En effet, j'avais été acceptée à Stanford et mes parents n'avaient pas hésité une seule seconde à m'y envoyer. « Fais attention à toi, ma belle, tu veux bien ? Méfie-toi des garçons surtout. » Maman avait toujours eu peur que je me fasse avoir par les garçons. C'est sans parler de Papa. « Ta mère a bien raison de te dire cela, Eva. A cet âge-là, ils ont tous l'esprit mal placé et n'hésitent à profiter d'une fille. » En clair, il se dénigrait d'une certaine manière en sous-entendant qu'il avait été comme cela à leur page. « Ne vous en faites pas, tout ira bien, il n'y a pas de raison. Au pire, si un garçon m'embête, je sais que papa viendra pour leur régler leurs comptes. » Je ne manquai pas d'éclater de rire avant de monter au volant de ma voiture. J'en avais pour quelques heures de route mais cela m'était totalement égal. Je sentais que la liberté et l'indépendance pointaient le bout de leur nez et c'était un réel soulagement. Quelques semaines plus tard, mes parents furent contraints de quitter notre demeure familiale car un tsunami menaçait la ville. Ils déménagèrent pour une durée indéterminée à New York. Notre demeure de Caroline du Nord fut ravagée et mes parents ne purent pas y retourner. En effet, ils ont perdu la vie il y a de cela deux ans au cours d'un accident de bateau. C'est à croire qu'ils étaient nés pour périr d'une manière ou d'une autre à cause de l'eau.

On vint sonner à la porte. Il n'était que huit heures du matin et je fus bien étonnée que l'on vienne me déranger de si bon matin. Vêtue d'un short et d'un débardeur, je pris une robe de chambre dans la salle de bain afin de cacher un maximum de mon corps. On ne sait jamais qui aurait pu venir sonner à ma porte à Palo Alto. Souriante, j'ouvris la porte. En reconnaissant les deux hommes en uniforme face à moi, je n'eus aucun mal à comprendre ce qu'ils venaient faire. Je me pinçai les lèvres, tentant de garder espoir. « Bonjour, Madame Sedgwick. Est-ce que nous pouvons entrer pour vous parler quelques minutes ? » « Oui, bien sûr, je vous en prie. Entrez ! » Je les laissai franchir la porte et la refermai derrière eux. Me rendant dans le salon, ils me suivirent. Je pris place dans un canapé et ils s'asseyèrent à celui en face de moi. Ils ôtèrent leurs gants de cuir ce qui les faisaient paraître moins stricts. Ce fut Donovan qui prit la parole. « Tu dois te douter de la raison de notre venue. » Je baissai mon regard mais hochai toutefois la tête. « Callahan est mort il y a deux jours. Il est tombé dans une embuscade avec ses hommes. » A peine eut-il prononcé le nom de mon mari que les larmes se déversèrent sur mes joues. Je savais que cela arriverait un jour. On est en quelque sorte préparée à cela lorsqu'on épouse un militaire, on espère juste que cela arrivera le plus tard possible. Nous n'avons même pas eu d'enfants. « A-t-il souffert ? » « Non. Il est mort sur le coup. Son corps sera rapatrié d'ici quelques jours... » Donovan continuait de parler mais je ne l'entendais plus. Tous les moments passés avec Callahan me revinrent à l'esprit telle une gifle. Nous avions été mariés pendant six ans. En effet, c'est à l'âge de vingt-deux ans, à la fin de mes études que nous nous sommes mariés. Et voilà, en moins d'un an, j'avais perdu toute ma famille. Avais-je fait quelque chose pour mériter cela ? Je ne pense pas mais s'il y avait une justice dans ce monde, ça se saurait...

Aujourd’hui, me revoilà au point de départ : je suis de retour à Devinston seule, propriétaire d'une demeure resplendissante et d'un restaurant typique.