La journée avait été bien longue, le soleil était sur le point de se coucher, depuis sept heures j’étais debout, pas le choix quand tu ouvrais ton propre magasin, il fallait essayer d’être la plus présente possible, faire le plus de trucs pour que les clients puissent, par curiosité venir faire un tour par ici. Les horaires définitives n’étaient pas encore affichées, je me réservais le droit, à l’aide de ma coéquipière de changer quelques heures. Inutile d’ouvrir le magasin trop tôt, le fermer trop tard s’il n’y avait pas suffisamment de monde à ce moment de la journée… M’enfin bref ! Motivée dès le matin, malgré mes quatre heures de sommeil je n’hésitais pas à prendre une très longue douche froide pour avoir les idées claires. Enfilant un combishort à motifs je l’accompagnais d’une paire de Pradas, quelques gouttes de Lolita Lempecka plus tard et j’étais prête à partir, saisissant une pomme que je nettoyais très rapidement je prenais la route descendant les escaliers pour ne pas croiser mon abruti de voisin qui prenait le taf à la même heure que moi tous les matins. Je n’étais pas très loin de la boutique, je pouvais donc me permettre d’y aller à pied, le soleil était aujourd’hui de la partie, rien de mieux pour être de bonne humeur dès le début de la journée.

Une dizaine de minutes plus tard je me retrouvais devant le local qui abritait ma boutique, une parfumerie accompagnée d’un grand espace de prêt à porter, un mélange qui n’était pas prévu au départ, mais qui s’était imposé comme une évidence lorsque j’avais décidé de me mettre en partenariat avec une autre fille. Elle n’était pas encore arrivée, je lui avais dis hier que j’ouvrirais la boutique toute seule pendant qu’elle s’occupait de faire de la publicité partout dans la ville, mais aussi dans les alentours. La boutique était plutôt bien agencée, il y avait tout le confort nécessaire et j’y avais mis une très grosse somme d’argent afin de tout rentre luxueux.

La matinée, puis la journée entière passa très vite, en réalité je n’avais pas eu une seule seconde à moi, j’avais travaillé entre midi et deux, fait une très courte pause pour déjeuner vers quinze heures pendant qu’il n’y avait pas de clients. L’heure de fermeture était dépassée, mais puisqu’il y avait encore quelques clients j’étais restée une petite dizaine de minutes de plus. Tous passaient à la caisse et sortaient de la boutique, j’étais maintenant seule. Le temps n’était plus aussi beau que ce matin, l’orage menaçait et je n’avais même pas eu le temps de sortir qu’il éclatait, la pluie tombait et j’allais devoir rentrer jusqu’à chez moi sous ce temps de merde. Quoi que… Il y avait peut-être une autre solution. Démotivée après avoir fait quelques mètres sous l’eau je m’approchais de la route levant le pouce. Je n’étais pas fan de ce système, au contraire je disais toujours que s’était la meilleure solution pour finir à la morgue, mais je ne me laissais pas d’autres choix.