▷ pretender. (terminée)

hugo rheon-wens.
SANS EMPLOI - SEBASTIAN STAN - MERRIELSHELTON ON TUMBLR.

âge ▷ vingt-six ans. date et lieu de naissance ▷ sept juin, devinston town. statut social ▷ célibataire. métier/études ▷ acteur en vacances, glandeur professionnel.

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bring me back down
QUESTION POUR UN CHAMPION

Avez vous vécu l'expulsion, oui? Que s'est il passé pour vous? / (pour ceux qui ne l'ont pas vécue) Avez vous entendu parler de ce qui s'est passé il y a dix ans à Devinston? ▷Hugo n'était à l'époque qu'un adolescent égoïste, pourri gâté, désireux de quitter cette petite ville sans intérêt qui ne lui apportait rien. Il voulait faire l'acteur devant les caméras, mais pas moyen de convaincre ses parents de déménager à Los Angeles. Le tsunami a été une occasion inespérée pour lui d'enfin obtenir ce qu'il voulait. Mais quand il y repense, il se dit qu'il n'était vraiment qu'un inconscient doublé d'un nombriliste. C'était terrible, cette expulsion, ces gens qui perdaient leurs maisons, leur ville, l'endroit où ils avaient leurs amis, leur vie, leur travail. Terrible. A l'époque, il ne voyait pas tout ça. Lui, il était riche, privilégié, changer de ville ne lui faisait ni chaud ni froid. Et surtout, il avait réussi à faire déménager ses parents à Los Angeles. Il ne voyait pas vraiment plus loin que le bout de son nez avant. Qu'est ce qui vous a poussé à (re)venir à Devinston town? ▷Depuis quelques temps, la vie d'Hugo n'avait plus vraiment de sens. A trop faire la fête, à trop se droguer pour oublier ce qu'il cherchait à cacher à tous, il a un matin pris le revolver qu'il s'était acheté pour se faire peur, s'est mis face au miroir de son immense salle de bains et a tenté de mettre fin à ses jours. Il s'est manqué et après quelques jours à l'hôpital passés à tout remettre en question, il a décidé de prendre ses cliques et ses claques, et de revenir dans sa ville natale. Il a acheté une maison sur le bord de mer, et depuis, essaye de redonner un sens à sa vie. C'est plus difficile qu'il ne le pensait, surtout qu'il continue toujours à fuir ce qu'il a laissé à Hollywood, et que la décadence ne le quitte pas d'une semelle. Que pensez vous de la ville à présent? ▷ C'est une ville reposante, et assurément bien différente de la flamboyante et clinquante Los Angeles. Hugo apprécie profondément cette incroyable douceur de vivre qui caractérise la petite bourgade, les balades sur la plage, les petites rues conviviales, le port agréable. Cependant, il craint de recroiser des connaissances du passé, et sort assez peu : quand il consent à s'extirper de sa maison, c'est surtout pour sortir la nuit, où il sera assez peu reconnu. Cette hantise du passé s'attache aussi à la ville. Il est vrai que durant son enfance et son adolescence, Hugo n'aimait pas vraiment Devinston Town, il la méprisait même. Désormais, il apprend à l'aimer, à en faire son territoire. Mais ce n'est pas gagné. Il a vécu onze ans à Los Angeles et forcément, ça laisse des marques.

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forget my name
BONJOUR BONSOIR MADAME MONSIEUR

prénom ▷ laura. pseudo ▷ cee. âge ▷ dix-huit ans. smiley préféré ▷ les coquins. des épinards ça te dit? ▷ à la crème ou en salade, j'adore ça. comment as tu trouvé le forum ▷ sur bazzart, where else, bitch ? commentaires/autres ▷ sublime forum, j'adore.

L'air était clair et léger, pas comme lors de ces journées d'été où l'on étouffait sous la coupe grise d'un soleil suffoquant. Devinston Town avait peut-être changé de visage depuis toutes ces années – onze ans déjà qu'il était parti ... - mais il se souvenait encore de cette chaleur sur sa peau comme si c'était hier. Derrière lui, le chauffeur de taxi déposait ses bagages : deux valises au total, juste des fringues et le script d'un nouveau film. Quand aux marchandises moins légales, il les trouverait ici ... S'il en ressentait encore le besoin. Il ne savait pas trop. Le chauffeur de taxi s'approcha, demanda ses cinquante dollars qu'il lâcha sans même y réfléchir. La voiture démarra, finit par s'effacer au loin. Il était seul. Hugo prit ses deux valises, marcha jusqu'à la porte. Il avait acheté cette maison à la va-vite, parce qu'il avait besoin d'un pied-à-terre rapidement et qu'il voulait habiter près de la mer. Il avait quitté Los Angeles si précipitamment ... Son agent lui avait laissé des dizaines de messages incendiaires mais il les avait tous ignorés. Pourtant, il restait pendu à son téléphone, espérant un message de Daniel. Mais Daniel n'appelait pas. Daniel n'avait pas envoyé de textos. Daniel lui rendait la monnaie de sa pièce, c'est-à-dire le silence.

Daniel en avait assez de se cacher. Il ne voulait plus qu'ils se voient à la sauvette, il ne supportait plus les photos d'Hugo dans les magazines où il était toujours accompagné de filles sublimes quand lui faisait l'effort de repousser les avances des jeunes actrices. Il en avait marre d'Hugo et de ses changements d'avis. « Un jour tu m'aimes, un jour tu me jettes, j'en ai ma claque, Hugo ! » Il lui avait jeté ce désespoir à la figure comme un ultime recours. Hugo était resté silencieux, incapable de dire quoi que ce soit, anéanti, à bout de forces. Il aimait pourtant Daniel. De tout son coeur. De toute son âme écorchée vive. Seulement, tant qu'il ne pouvait pas s'accepter lui-même, il ne pouvait pas accepter le jeune homme. Daniel devait l'avoir compris puisqu'il s'était calmé tout d'un coup. « J'ai compris. Je te laisse tranquille. C'est fini, je ne viendrais plus te voir. Bonne continuation. » Bonne continuation ? Hugo aurait voulu le rattraper, lui crier qu'il l'aimait comme jamais il n'aimerait quelqu'un d'autre mais c'était trop tard. Daniel était parti. Quelques jours plus tard, il l'avait croisé lors d'une soirée bien arrosée. Dans les bras d'un autre, Daniel avait dans les yeux une lueur qu'il ne lui avait jamais connue quand ils étaient ensemble. Le bonheur, c'était ça qu'il lisait dans les yeux de son ancien – non, pas ancien, toujours là, brûlant, consumant ... - amour. Il n'avait jamais réussi à le rendre heureux. Ce constat fait, il était rentré dans son immense appartement et s'était tiré une balle dans le ventre.

Désormais, tout ça était terminé. Il était rentré chez lui et devait remettre sa vie en place. Oublier Daniel, se faire une raison. Reprendre un rythme normal. Depuis onze ans qu'il avait quitté Devinston Town, il avait vécu comme un forçat décadent, sans regard pour sa santé ou son équilibre moral. Maintenant qu'il entrait dans le hall frais et blanc de la petite maison silencieuse et qu'il y posait ses larges valises, il savait que c'était terminé. Tout ce qu'il voulait, c'était un nouveau départ.